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Revue de presse

Le monde coopératif vient à la rescousse de Scherberich

Publié le 09/09/2020 dans revue de presse

Confrontée à de nouvelles difficultés, l’entreprise familiale de construction de Colmar (Haut-Rhin) a trouvé une solution pour la continuité de ses activités pour sa branche monuments historiques, grâce aux salariés concernés, qui ont monté une Scop. L’activité de gros œuvre reste en redressement judiciaire.
 
L’union de 25 salariés de Scherberich a payé, et surtout convaincu la justice commerciale. Celle-ci a accepté, cet été, l’offre de reprise qu’ils avaient déposée sous la forme d’une Scop (Société coopérative et de participation) pour l’activité de rénovation de monuments historiques de la PME de construction basée à Colmar (Haut-Rhin).
 
Celle-ci va ainsi pouvoir se poursuivre — les chantiers ont redémarré le 24 août — avec l’ensemble de ses 23 collaborateurs, renforcés de deux personnes venant du service administratif et du service matériels. Elle était en suspens depuis la mise en redressement judiciaire de Scherberich, prononcée juste avant le confinement, le 3 mars.
 
« D’une certaine manière, la Covid-19 nous a servi : les groupes nationaux qui avaient manifesté un intérêt de principe n’ont pas donné suite et la mise à l’arrêt de toute façon des chantiers nous a laissés le temps de consolider notre projet », souligne Alain Petersen, le nouveau dirigeant… qui connaît parfaitement son affaire, puisqu’il dirigeait la branche monuments historiques de la PME.
 
Appui de Mader
 
Pour se constituer, la nouvelle Scop Scherberich Monuments historiques a bénéficié de soutiens précieux, venant de l’Union régionale des Scop du Grand Est mais aussi de Mader, qui devient un peu son grand frère : le groupe haut-rhinois de BTP de 200 salariés est lui-même organisé en Scop et il apporte sa caution en entrant au capital, ce qui lui donne une voix parmi 26, en vertu de la règle « un homme, une voix » du modèle coopératif. Le dirigeant familial, Philippe Scherberich, représentant la 3e génération, « a également appuyé le dossier lors de l’audience », salue Alain Petersen.
 
« Chacun retrouve en somme son poste précédent », poursuit Alain Petersen. Le dirigeant affiche un certain optimisme, au regard d’un carnet de commandes de 3 millions d’euros, équivalent à un peu plus d’un an de chiffre d’affaires, situé autour de 2,5 millions d’euros d’un exercice à l’autre.
 
Le chantier phare de restauration du Koïfhus l’ancienne douane à Colmar, la restauration au long de l’église Notre-Dame de Guebwiller, le château du Morimont à Oberlarg (Haut-Rhin) et plusieurs églises composent cette charge de travail, localisée en Alsace et dans le Territoire de Belfort.
 
 
L'entreprise restaure aussi des châteaux et ruines de châteaux, ci-dessus celui du Hugstein à Buhl (Haut-Rhin). © Scherberich
 
En outre, la branche monuments historiques était considérée comme plutôt solide sur le plan financier. L’avenir demeure plus incertain pour la branche gros œuvre qui emploie un peu moins de 40 salariés. Elle reste en période d’observation, les pourparlers se poursuivent pour lui trouver une solution.
 
Pilier du BTP dans le centre de l’Alsace depuis sa fondation en 1937, Scherberich avait déjà rencontré des difficultés dans les périodes récentes, qui l’avaient conduit à arrêter l’activité VRD (voirie et réseaux divers) en 2013. Ses effectifs avaient atteint un pic de 300 salariés en des temps désormais lointains, ceux des Trente Glorieuses.
 
09/09/2020